{"product_id""la-clef-des-ecritures","title""La clef des Ă©critures","description""\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003e\u003cspan\u003eTraitĂ© contre les juifs et les gentils qui rejettent, pour des motifs opposĂ©s mais en raison dâune mĂȘme lecture charnelle, lâadmirable harmonie de lâAncien et du Nouveau Testament, de la lettre et de lâesprit, lâAncien Ă©tant la prophĂ©tie du Nouveau et le Nouveau la rĂ©alisation de lâAncien, et ce par une mĂ©connaissance du Christ, lâunique clef des Saintes Ăcritures, qui seul donne la parfaite intelligence de lâhistoire du salut de lâhumanitĂ©.\u003c\/span\u003e\u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003e \u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003eDans lâantiquitĂ©, ils sâappelaient Marcion, Celse, ManĂšs, Fauste⊠De nos jours, ils se nomment Soral, Timmerman, GuyĂ©not,\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003eHindi, Soler, Römer, Finkelstein⊠Tous, pour diverses raisons, sont des dĂ©tracteurs de lâAncien Testament et rejettent son origine divine. La lecture partiale, grossiĂšre et charnelle quâils en font, mĂȘme quand câest pour la condamner, correspond en fait Ă la lecture pharisaĂŻque codifiĂ©e par les talmudistes et assumĂ©e de maniĂšre mythique par les sionistes. \u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003eMalgrĂ© la diffĂ©rence de leurs principes,\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003e\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003e\u003c\/em\u003ele sophisme philosophique et la superstition juive aboutissent aux mĂȘmes consĂ©quences la nĂ©gation de lâunitĂ© du plan divin. Les juifs soutiennent que le Christ nâa pas pu ĂȘtre annoncĂ© par les prophĂštes de lâAncienne Alliance au prĂ©texte que lâĂvangile quâil a prĂȘchĂ© contredisait leur Loi qui les obligeait de se sĂ©parer des non juifs. Et les hĂ©rĂ©tiques, eux, soutiennent que lâĂvangile, la Bonne Nouvelle du salut pour tous les peuples sans distinction, ne peut avoir aucun rapport avec lâAncienne Alliance puisquâil a justement aboli le mur de sĂ©paration quâĂ©tait la loi juive.\u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003eLâĂglise catholique rĂ©cuse ces interprĂ©tations erronĂ©es, quâelles soient judaĂŻques ou hĂ©rĂ©tiques. Pour les PĂšres, ces \u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003eennemis des saintes Lettres montrent une Ă©gale ignorance de lâun et de lâautre Testament\u003c\/em\u003e. » Car le mosaĂŻsme bien compris, mais non sa trahison talmudique, nâa Ă©tĂ© que la prĂ©paration du christianisme. Tertullien, OrigĂšne, saint IrĂ©nĂ©e, saint Hilaire, saint Augustin et bien dâautres ont\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003edĂ©montrĂ© contre les hĂ©rĂ©tiques la divinitĂ© de la loi mosaĂŻque, et contre les juifs son abrogation ou son accomplissement.\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003eLĂ oĂč les hĂ©rĂ©tiques imaginent une antithĂšse, il y a harmonie parfaite ; et lĂ oĂč les juifs rĂȘvent dâun Messie Ă venir, ou plutĂŽt de sa caricature tribale, il y a lâĆuvre universelle et spirituelle du Christ, dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©e comme annoncĂ©e par les prophĂ©ties.\u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003ePour comprendre les Saintes Ăcritures, il faut donc dĂ©passer lâintelligence de la lettre et en saisir lâesprit. \u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003eLâĂcriture sainte,\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003e\u003c\/em\u003edit saint GrĂ©goire le Grand\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003e, par la maniĂšre mĂȘme dont elle sâexprime, dĂ©passe toutes les sciences ; car, dans un seul et mĂȘme discours, tout en racontant un fait, elle livre un mystĂšre.\u003c\/em\u003e » Adam, Abel, NoĂ©, Abraham, Isaac, Jacob, Juda, Joseph, MoĂŻse, la sortie dâĂgypte, lâAlliance du SinaĂŻ avec ses sacrifices et ses fĂȘtes, JosuĂ©, David, Salomon, avec le temple et son grand prĂȘtre, lâendurcissement mĂȘme de Juda et la ruine de la nation-religion israĂ©lite, tout cela forme un seul et mĂȘme grand mystĂšre que ce TraitĂ© va dĂ©voiler, pour la confusion des uns et lâinstruction des autres. Les paroles de Dieu sont en effet\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003e\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003eâ esprit et vie\u003c\/em\u003eâ Jn 6, 53. Or, â\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003ela lettre tue mais lâesprit vivifie\u003c\/em\u003eâ II Cor 3, 6.\u003c\/p\u003e","brand""Saint Agobard","offers"[{"title""Default Title","offer_id"42509884653822,"sku""","price" CULTURE ET PATRIMOINE","version""Lascience du lĂ©gislateur consiste Ă trouver dans chaque matiĂšre, les principes les plus favorables au bien commun : la science du magistrat est de mettre ces principes en action, de les ramifier, de les Ă©tendre, par une application sage et raisonnĂ©e, aux hypothĂšses privĂ©es ; dâĂ©tudier lâesprit de la loi quand la lettre tue : et de ne pas sâexposer au risque dâĂȘtre, tour Ă
âŠcar la lettre tue, mais lâesprit vivifie. 2 Cor 36 Si vous avez un peu de âbouteilleâ dans le milieu Ă©vangĂ©lique, vous avez surement dĂ©jĂ dĂ» entendre le verset de 2 Corinthiens 36. Il est en effet rĂ©guliĂšrement utilisĂ© pour justifier nâimporte quelle âinterprĂ©tation par lâEsprit,â ou bien pour objecter Ă une lecture trop directe » de la Parole de Dieu, perçue comme trop conservatrice. Bien entendu, cette portion de verset a un tout autre sens dans son contexte immĂ©diat. Mais si vous ĂȘtes exaspĂ©rĂ© de lâutilisation dĂ©tournĂ©e qui est faite de ce passage, sachez que 1 vous nâĂȘtes pas seul, et 2 cetta pratique nâest pas nouvelle. Calvin lui-mĂȘme dĂ©nonçait les ravages de la âmĂ©thode dâOrigĂšneâ en commentant ce passage Ce passage a Ă©tĂ© tordu et interprĂ©tĂ© de maniĂšre profondĂ©ment erronĂ©e, premiĂšrement par OrigĂšne, puis ensuite par dâautres⊠Cette erreur a Ă©tĂ© la source de bien des maux. Non seulement cela a ouvert la porte Ă la falsification du sens naturel de lâEcriture, mais cela a Ă©galement Ă©levĂ© lâallĂ©gorie au rang des plus grandes vertus. DĂšs lors, beaucoup dâanciens auteurs ont, sans se restreindre, jouĂ© Ă toutes sortes de jeux avec la Sainte Parole de Dieu, comme sâils se jetaient une balle les uns aux autres. Cela a aussi donnĂ© aux hĂ©rĂ©tiques lâopportunitĂ© de jeter le trouble dans lâEglise. En effet, dĂšs lâinstant oĂč câĂ©tait une pratique acceptĂ©e par quiconque voulant interprĂ©ter un passage Ă sa maniĂšre, nâimporte quelle idĂ©e folle, bien quâabsurde ou monstrueuse, pouvait ĂȘtre introduite sous prĂ©texte dâallĂ©gorie. 1 Dâailleurs, Calvin nâĂ©tait pas franchement trĂšs enthousiaste avec la mĂ©thode hermĂ©neutique dâOrigĂšne. Lisez plutĂŽt Nous devons⊠entiĂšrement rejeter les allĂ©gories, quâelles soient dâOrigĂšne ou dâautres comme lui, que satan, non sans une profonde subtilitĂ©, sâest efforcĂ© de faire rentrer dans lâEglise dans le but de rendre la doctrine de lâEcriture ambigĂŒe et destituĂ©e de toute certitude et fermetĂ©. 2 Si donc vous ĂȘtes dĂ©couragĂ© par lâusage que lâon fait gĂ©nĂ©ralement de ce verset, souffrez donc avec Calvin, et expliquez son sens pourtant trĂšs clair Ă vos amis qui sâen servent de maniĂšre erronĂ©e. Notes et rĂ©fĂ©rences 1 Calvin, Commentaire sur 2 Cor 36. Traduit de lâanglais, la version française ne nous Ă©tait pas accessible !! 2 Calvin, Commentaire Gen 28. Traduit de lâanglais, la version française ne nous Ă©tait pas accessible !!
Nonseulement Rony Chaves connaĂźt parfaitement les ruses et les artifices de lâennemi, mais, bien plus, il croit aussi profondĂ©ment dans la puissance extraordinaire de lâEsprit saint pour dĂ©truire les Ćuvres du diable. Ce livre est un manuel de priĂšre indispensable pour tout intercesseur chrĂ©tien. «Le Fils de Dieu est apparu, afin de dĂ©truire les Ćuvres du diable.» (1 Jean 3:8b)
Abstract As the anonymous author of âThe Hard Church Novelâ underlined in his article, âTheology and Literature â the study of God and the study of Man â need to go hand in hand, and are only just beginning to know itâ. The links between literature and religion are in fact much older than we might imagine when reading this statement; however, it is a fact that the Victorian period was a time when many authors tried to reconcile secular writing and the Scriptures, to the extent that a new literary genre, the religious novel, was born. Although Elizabeth Gaskellâs works do not belong to this category, she set her heart on reconciling her vocation as a novelist with her beliefs as a Christian. Unlike her husband, she was not a Minister and therefore her own way of preaching the Word of God was to write fiction. She was convinced that the Pharisees had not disappeared with the Advent of Christ and, in her novels, she used her own, sometimes unorthodox, interpretation and rewriting of the Gospels to convert the Pharisees of her own time to the true essence of Christianity. Indeed, her Unitarian education granted her a greater freedom than most of her contemporaries in terms of biblical exegesis, as we can see in many of her works, but most particularly in Ruth, in which the eponymous heroine, a fallen woman, is not only described as a Magdalen but soon turns into a Madonna and then a Christ-like of page Full text 1 â[âŠ] old and dear companionsâbrethren indeed of one blood; not always agreeing, to be sure; squabbl ... 1Les liens entre littĂ©rature et religion sont trĂšs anciens et pourtant, lorsque le genre romanesque sâest dĂ©veloppĂ© au XVIIIe siĂšcle, ces frĂšres de sang â pour reprendre la mĂ©taphore dâEdward Mortimer Chapman1 - paraissaient condamnĂ©s Ă sâĂ©loigner lâun de lâautre tant la littĂ©rature semblait prĂȘte Ă sâaffranchir de lâinfluence religieuse. Les auteurs de fiction dĂ©laissaient dĂ©sormais les hagiographies, quĂȘtes mystiques et autres rĂ©cits miraculeux au profit dâune description plus prosaĂŻque de la vie quotidienne dâĂȘtres ordinaires. Puritains et Ă©vangĂ©liques se mĂ©fiaient dâailleurs de la fiction au point que lâEvangelical Magazine considĂ©rait, au dĂ©but des annĂ©es 1790, que la lecture de roman Ă©tait un pĂ©chĂ© plus grave encore que lâadultĂšre. Mais les victoriens devaient ĂȘtre les architectes dâune rĂ©conciliation entre ces deux frĂšres devenus ennemis non contents de couvrir le paysage urbain dâĂ©glises anglicanes et de chapelles non-conformistes ou bien encore dâenvoyer des missionnaires convertir les infidĂšles â Ă lâĂ©tranger ou sur leurs propres terres â il leur fallait encore conquĂ©rir ce domaine littĂ©raire qui semblait sur le point dâĂ©chapper Ă lâinfluence chrĂ©tienne. 2 Voir âThe Hard Church Novelâ, The National Review, vol. III, July and October 1856, 131. 3 Voir par exemple, Coelebs in Search of a Wife 1808 de Hannah More ou The Velvet Cushion 1814 d ... 2Les annĂ©es 1840 devaient se rĂ©vĂ©ler une pĂ©riode particuliĂšrement prolifique pour ce nouveau genre littĂ©raire quâĂ©tait le roman religieux et lâauteur anonyme de The Hard Church Novel » se fĂ©licitait, en 1856, que la thĂ©ologie et la littĂ©rature aient enfin appris Ă faire bon mĂ©nage âTheology and Literatureâthe study of God and the study of Manâneed to go hand in hand, and are only just beginning to know it â2. Les premiers rĂ©cits Ă©vangĂ©liques3 ont Ă©tĂ© publiĂ©s au dĂ©but du XIXe siĂšcle mais câest surtout avec la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de romanciers Ă©vangĂ©liques, stimulĂ©s par leur rivalitĂ© avec les tractariens, que le roman religieux connaĂźt un vĂ©ritable essor. Les statistiques citĂ©es dans The Business of Belief The Emergence of Religious Publishing » rĂ©vĂšlent en effet que 33,5% des livres publiĂ©s entre 1836 et 1863 Ă©taient des Ćuvres Ă caractĂšre religieux. Si la majoritĂ© de ces textes Ă©taient dus Ă la plume dâauteurs Ă©vangĂ©liques ou tractariens, dâautres courants religieux â non-conformistes ou catholiques â ont adoptĂ© cette nouvelle forme de prosĂ©lytisme et, par la suite, mĂȘme les agnostiques ont pris exemple sur ce modĂšle littĂ©raire pour prĂŽner les vertus de lâapostasie. 4 Aussi, lâauteur de âReligious Storiesâ souligne-t-il le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant jouĂ© par les femmes dans ... 5 On leur reprochait souvent de ne pas ĂȘtre de vĂ©ritables chrĂ©tiens, comme le souligne William Gaske ... 6 Voir, par exemple, lâarticle âLow-Church Novels and Tendenciesâ, dont lâauteur constate la mĂ©diocr ... 3Fille et Ă©pouse de pasteur unitarien, Elizabeth Gaskell pouvait sembler prĂ©disposĂ©e Ă devenir un auteur de roman religieux. En effet, les femmes manifestaient une prĂ©dilection toute particuliĂšre pour ce genre littĂ©raire qui leur permettait enfin de prendre part aux dĂ©bats thĂ©ologiques de leur Ă©poque4. Par ailleurs, comme le souligne Valentine Cunningham, lâintĂ©rĂȘt que leurs membres portent Ă la littĂ©rature est rĂ©vĂ©lateur du milieu social dominant et de lâĂ©volution culturelle des sectes non-conformistes ; or, les unitariens appartenaient souvent Ă un milieu aisĂ© et cultivĂ©. Cette secte tolĂ©rait parfaitement la lecture dâĆuvres de fiction et, en accord avec la parabole des talents, encourageait vivement ses membres Ă cultiver les dons que Dieu leur avait accordĂ©s, notamment en se consacrant Ă une Ă©ventuelle carriĂšre artistique et intellectuelle. En outre, lâintolĂ©rance dont les unitariens Ă©taient victimes â aussi bien de la part des anglicans que de celle des autres sectes non-conformistes5 â aurait pu justifier un recours au roman religieux afin de dĂ©noncer ces prĂ©jugĂ©s. NĂ©anmoins, le fait est que les unitariens ne se sont guĂšre intĂ©ressĂ©s Ă cet outil de propagande littĂ©raire, sans doute parce quâils nâavaient guĂšre la fibre prosĂ©lyte. En ce qui concerne Elizabeth Gaskell, il existe une autre raison, plus importante encore, qui explique ce choix elle possĂ©dait un vĂ©ritable sens artistique et, si ses rĂ©cits visaient Ă dĂ©velopper le sens moral de ses lecteurs, elle nâĂ©tait pas prĂȘte, pour autant, Ă sacrifier la dimension esthĂ©tique de son Ćuvre Ă sa fonction didactique, comme les auteurs de romans religieux nâavaient que trop souvent tendance Ă le faire. La plupart des textes classĂ©s sous lâappellation de romans religieux mĂ©ritent, en effet, Ă peine dâĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des romans Ă part entiĂšre6 et ils ont sombrĂ© dans lâoubli dĂšs lors que la controverse religieuse autour de laquelle ils sâarticulaient nâĂ©tait plus dâactualitĂ©. 7 On trouve deux rĂ©fĂ©rences Ă ce texte, publiĂ© dans le Sunday Penny School Magazine en 1852, dans la ... 4La correspondance de Gaskell â du moins les lettres qui nâont pas Ă©tĂ© dĂ©truites â ne contient que trĂšs peu de remarques sur son Ćuvre ou sur sa conception thĂ©orique de la littĂ©rature, mais la lettre quâelle avait envoyĂ©e Ă Herbert Grey rĂ©vĂšle lâimportance quâelle accordait Ă lâintrigue et Ă son dĂ©veloppement ; elle reproche en effet Ă lâauteur dâavoir sacrifiĂ© lâaction de son rĂ©cit Ă de longs exposĂ©s thĂ©oriques et en conclut quâil eĂ»t sans doute mieux valu exprimer ces idĂ©es dans un essai plutĂŽt que dâadapter la forme romanesque sans prĂȘter la moindre attention aux critĂšres propres Ă ce genre et au respect desquels une Ćuvre doit â ou non â sa valeur artistique. Gaskell a, elle-mĂȘme, Ă©crit une nouvelle quâon pourrait qualifier de sermon dĂ©guisĂ© en fiction â ou de âsugar-coated tractâ pour reprendre lâimage utilisĂ©e par Robert Lee Wolff â mais il sâagissait lĂ dâun contexte particulier puisque ce texte Ă©tait destinĂ© au Sunday Penny School Magazine et la romanciĂšre se montre dâailleurs trĂšs critique Ă lâĂ©gard de ce rĂ©cit lorsquâelle y fait rĂ©fĂ©rence dans sa correspondance7. Ce texte fait donc figure dâexception dans son Ćuvre et on peut rappeler que George Eliot la cite parmi les romanciĂšres de talent dont elle oppose lâĆuvre aux âsilly novels by lady novelistsâ. 8 Voir par exemple sa confĂ©rence sur le hĂ©ros en tant quâhomme de lettre âthe Hero as Man of Lette ... 9 Voir son autobiographie âThe writer of stories must please or he will be nothing. And he must te ... 10 Elizabeth Gaskell ne fait que peu de rĂ©fĂ©rences Ă son propre travail de romanciĂšre dans sa corresp ... 5Refuser Ă Gaskell lâĂ©tiquette dâauteur de roman religieux â qui nâest que trop souvent synonyme de mĂ©diocritĂ© littĂ©raire â ne revient cependant pas Ă nier lâimportance de la religion dans son Ćuvre. Si des auteurs comme Thomas Carlyle8 ou Anthony Trollope9 â dont lâĆuvre est pourtant considĂ©rĂ©e comme purement profane â nâont pas hĂ©sitĂ© Ă comparer la mission de lâĂ©crivain Ă celle dâun prophĂšte ou dâun prĂ©dicateur, on ne peut guĂšre sâĂ©tonner que la religion ait eu une influence considĂ©rable sur lâĆuvre dâune romanciĂšre aux yeux de qui le talent littĂ©raire Ă©tait un don divin qui devait ĂȘtre mis au service dâautrui10. 11 Voir, par exemple, le passage qui concerne la mort des parents de Ruth âGod in His mercy knew th ... 6Contrairement aux catholiques, les protestants ne peuvent compter sur lâintercession dâun mĂ©diateur clĂ©rical entre Dieu et eux. Comme lâindique le choix symbolique de ce terme, le pasteur veille sur ses fidĂšles mais, sâil peut leur venir en aide et les rĂ©conforter, ceux-ci ne doivent finalement sâen remettre quâĂ la seule autoritĂ© divine et, pour ce faire, il est indispensable quâils se rĂ©fĂšrent aux textes bibliques. Outre les rĂ©fĂ©rences explicites ou implicites Ă la Bible qui abondent dans lâĆuvre de Gaskell, les critiques ont souvent notĂ© lâinfluence des Ăcritures sur le style de la romanciĂšre11 mais il ne sâagit pas pour elle de citer la Bible en privilĂ©giant la lettre plutĂŽt que lâesprit et si elle fait elle-mĂȘme souvent rĂ©fĂ©rence aux textes sacrĂ©s, elle est consciente de lâusage abusif qui pouvait en ĂȘtre fait et met en garde ses lecteurs. 12 John Bunyan, The Pilgrimâs Progress, Oxford The Worldâs Classics OUP, 1998, 134. 7âBy misinterpreting evil issuesâ12 13 âThe poor old labourer prayed long and earnestly that night for Ruth. He called it wrestling for ... 8LâexĂ©gĂšse biblique est un art pĂ©rilleux et peut se rĂ©vĂ©ler source de malentendus si on ne possĂšde pas les clefs de lectures adaptĂ©es. Ainsi, dans Ruth, lâhĂ©roĂŻne Ă©ponyme ne comprend pas que Thomas essaie de la mettre en garde contre son soupirant. La pensĂ©e du vieil homme est tellement façonnĂ©e par ses lectures des Saintes Ăcritures quâil est incapable dâexprimer ses Ă©motions sans recourir aux mĂ©taphores bibliques ; or, comme le souligne le narrateur, il Ă©tait peu probable quâune jeune fille innocente de seize ans Ă©tablisse un lien entre le beau jeune homme qui la courtise et la figure du diable sous les traits dâun lion rugissant. Si cet Ă©pisode met en Ă©vidence le fait que les textes religieux ne sâavĂšrent pas toujours ĂȘtre le moyen de communication le plus appropriĂ© entre les hommes, les intentions du vieil homme sont pures et lâinefficacitĂ© de son discours sera compensĂ©e par la sincĂ©ritĂ© de ses priĂšres13. 9 Gaskell se montre en revanche beaucoup plus critique envers les personnages qui se permettent de citer la Bible sans ĂȘtre animĂ©s par un vĂ©ritable esprit de charitĂ© chrĂ©tienne. Il existe diffĂ©rents degrĂ©s de gravitĂ© dans ce sacrilĂšge Ă lâencontre des Ăcritures. La forme la plus vĂ©nielle consiste Ă recourir Ă ces textes lorsquâon est incapable dâexprimer une Ă©motion sincĂšre, ce qui revient Ă les transformer en simples coquilles vides de sens comme le fait Dixon dans Libbie Marshâs Three Eras » lorsque Libbie lui annonce la mort dâun jeune garçon auquel elle Ă©tait trĂšs attachĂ©e 14 Elizabeth Gaskell, ADark Nightâs Work and Other Stories, Oxford The Worldâs Classics OUP, 1992, 1 ... âWell! flesh is grass,â Bible says,â and having fulfilled the etiquette of quoting a text if possible, if not of making a moral observation on the fleeting nature of earthly things, she thought she was at liberty to pass on to her real errand14. 10Dans North and South, au contraire, la compassion que Margaret Ă©prouve pour Higgins la pousse Ă convaincre son pĂšre â un ancien pasteur anglican â de ne pas lui lire un passage des Saintes Ăcritures 15 Elizabeth Gaskell, North and South, Harmondsworth Penguin Classics, 1986, 291. âIâve a good mind to read him the fourteenth chapter of Job.ââNot yet, papa, I think. Perhaps not at all. Let us ask him about the strike, and give him all the sympathy he needs15â. 11En condamnant lâattitude de ses personnages qui citent la Bible sans Ă©prouver de charitĂ© chrĂ©tienne et en approuvant celle des personnages qui, malgrĂ© leur profonde piĂ©tĂ©, savent que les Ăcritures ne sont pas une sorte de panacĂ©e universelle quâon pourrait utiliser sans faire preuve du moindre discernement, Gaskell semble partager la vision de saint Paul qui, dans la premiĂšre Ă©pĂźtre aux Corinthiens, place la charitĂ© chrĂ©tienne au-dessus de la foi et de lâespĂ©rance. 16 Voir Michael Wheeler, âElizabeth Gaskell and Unitarianismâ, Durham University Journal 68, 37, ... 17 Elizabeth Gaskell, North and South, op. cit., 202. 12Il existe une forme plus grave encore de sacrilĂšge envers les Ăcritures, lorsque les personnages qui y ont recours ne sont pas animĂ©s par lâindiffĂ©rence mais par la haine, pervertissant ainsi lâessence mĂȘme du message christique qui nâest, aux yeux de Gaskell, quâamour et pardon. En outre, elle nâhĂ©site pas Ă rejeter implicitement la validitĂ© de certains textes bibliques lorsque ceux-ci ne lui semblent pas en accord avec lâesprit du Nouveau Testament. Ainsi, dans ses deux romans sociaux, elle condamne les rĂ©fĂ©rences que font ses personnages Ă la parabole du riche et de Lazare. Theophilus Lindsey â qui Ă©tait un des fondateurs de la pensĂ©e unitarienne et dont les sermons se trouvaient dans la bibliothĂšque des Gaskell â estimait que ce texte appartenait en rĂ©alitĂ© Ă la tradition hĂ©braĂŻque et nâaurait pas dĂ» figurer dans le Nouveau Testament16 et Elizabeth Gaskell semble partager ce point de vue. Dans North and South, lâhĂ©roĂŻne critique lâattitude de Bessy Higgins lorsque cette derniĂšre fait preuve de discrimination sociale en sâappuyant sur ce texte âIt wonât be division enough, in that awful day, that some of us have been beggars here, and some of us have been rich,âwe shall not be judged by that poor accident, but by our faithful following of Christâ17. Dans Mary Barton, cette parabole est condamnĂ©e plus clairement encore car John Barton y fait sans cesse rĂ©fĂ©rence, alimentant ainsi sa haine envers les riches, une haine qui le poussera finalement Ă commettre un meurtre. Elizabeth Gaskell nâhĂ©site pas Ă contredire dans son roman le message de cette parabole puisque la rĂ©conciliation de John Barton et de Mr. Carson â le pĂšre de sa victime â est le moyen pour elle de combler ce gouffre qui, dans la Bible, sĂ©pare Dive et Lazare Ă tout jamais. Câest ainsi que, au nom de lâesprit, Gaskell nâhĂ©site pas Ă condamner la lettre de certains textes bibliques. 18 Elizabeth Gaskell, My Lady Ludlow and Other Stories, Oxford The Worldâs Classics, 1989, 30. 13âWe, who make the laws ... may break the mere form of themâ18 19 Ainsi, elle ne rejette pas seulement la parabole du riche et de Lazare mais Ă©galement les passages ... 14La foi des unitariens nâa guĂšre Ă©tĂ© Ă©branlĂ©e par la critique biblique parce quâils ne croyaient pas en la valeur littĂ©rale des Ăcritures, ce qui leur permettait dâadopter une certaine distance critique vis-Ă -vis des textes bibliques et de lâinterprĂ©tation quâil convenait dâen faire. Dans My Lady Ludlow, lâhĂ©roĂŻne Ă©ponyme sâaccorde le droit de ne pas respecter les lois lorsquâelles sont injustes et, dans une certaine mesure, lâattitude dâElizabeth Gaskell Ă lâĂ©gard des textes bibliques ressemble Ă celle de son hĂ©roĂŻne Ă lâĂ©gard du systĂšme lĂ©gislatif. Ainsi, malgrĂ© son respect pour les Ăcritures, elle nâhĂ©site pas Ă indiquer, explicitement ou implicitement, sa prĂ©fĂ©rence pour les textes du Nouveau Testament plutĂŽt que de lâAncien et Ă rejeter les textes qui ne lui semblent pas conformes Ă lâesprit du Nouveau Testament19. Elle peut parfois traiter cette opposition entre les deux Testaments sur le registre comique comme lorsque Sally refuse de laisser Mr. Benson punir Leonard pour avoir dit des mensonges 20 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 169. âSally ! remember where it is said, He that spareth the rod, spoileth the child,ââ said Mr. Benson, austerely.âAy, I remember; and I remember a bit more than you want me to remember, I reckon. It were King Salomon as spoke them words, and it were King Solomonâs son that were King Rehoboam, and no great shakes either. I can remember what is said on him, II Chronicles, xii. Chapter, 14th v. And he,â thatâs King Rehoboam, the lad that tasted the rod, did evil, because he prepared not his heart to seek the Lord.â Iâve not been reading my chapters every night for fifty years to be caught napping by a Dissenter neither! â said she triumphantly20. 15LâirrĂ©vĂ©rence dont Sally fait preuve envers son employeur et le registre quelque peu incongru quâelle utilise pour faire rĂ©fĂ©rence aux personnages bibliques ont un effet comique, de mĂȘme que sa jubilation Ă lâidĂ©e dâavoir prouvĂ© la supĂ©rioritĂ© de lâanglicanisme en remportant cette joute verbale contre un pasteur non-conformiste â Gaskell sâamuse dâailleurs sans doute beaucoup de laisser ainsi le camp adverse remporter cette victoire contre un pasteur en qui beaucoup de critiques littĂ©raires ont voulu voir un pasteur unitarien. NĂ©anmoins, lâhumour de ce passage ne doit pas nous empĂȘcher de noter que le caractĂšre inflexible des textes de lâAncien Testament y est vivement critiquĂ© et le sera en rĂ©alitĂ© Ă travers tout le roman. 21 Michael Wheeler, âElizabeth Gaskell and Unitarianismâ, op. cit., 157. 16Ce chapitre illustre lâefficacitĂ© de lâesprit de pardon du Nouveau Testament puisque Leonard sera touchĂ© par cet Ă©change et par les larmes de sa mĂšre et se repentira. Mais en rĂ©alitĂ©, câest toute la structure de ce roman qui sâarticule autour de cette opposition entre deux systĂšmes de valeur diffĂ©rents, lâun fondĂ© sur lâAncien Testament et lâautre sur le Nouveau Testament en la recueillant malgrĂ© sa Chute, les Benson guideront Ruth sur le chemin de la RĂ©demption tandis que Mr. Bradshaw â qui incarne toute la sĂ©vĂ©ritĂ© de lâAncien Testament â encouragera involontairement son fils Ă devenir un hypocrite puis un escroc. Ă travers les intrigues, principale et secondaire, et Ă travers ce dialogue entre Sally et Mr. Benson, câest donc une leçon de lecture critique des Ăcritures que nous offre Gaskell. Dans The Sinner as Heroine A Study of Mrs Gaskellâs Ruth and the Bible », Michael Wheeler compare les techniques utilisĂ©es par la romanciĂšre aux paraboles bibliques âMrs Gaskellâs use of the Abermouth landscape is reminiscent of Christâs method of preaching in parablesâ21. De la mĂȘme façon, on peut considĂ©rer lâopposition entre le destin de Ruth, sauvĂ©e par lâesprit de charitĂ© chrĂ©tienne du RĂ©vĂ©rend Benson, et celui de Richard Bradshaw, que la sĂ©vĂ©ritĂ© paternelle nâaura pas prĂ©servĂ© du vice, comme une illustration de la supĂ©rioritĂ© de lâesprit du Nouveau Testament sur lâAncien. 17Lorsque le Christ a commencĂ© Ă prĂȘcher, il sâest heurtĂ© Ă la rĂ©sistance des Pharisiens qui refusaient de renoncer Ă leur vision du monde et de la religion, basĂ©e sur les textes de lâAncien Testament et, dans une certaine mesure, Elizabeth Gaskell doit, elle aussi, sâefforcer de mettre fin au rĂšgne des Pharisiens de sa propre Ă©poque, mais cette fois câest la Bible toute entiĂšre â et non les seuls textes de lâAncien Testament â qui a Ă©tĂ© pĂ©trifiĂ©e par lâinfluence mortifĂšre de ceux qui nâen respectent que la lettre et non lâesprit. Comme dans la deuxiĂšme ĂpĂźtre aux Corinthiens, elle veut inscrire le christianisme non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cĆurs » 2 Co. le cĆur de ses contemporains. Pour ce faire, elle peut, comme nous venons de le voir, illustrer par lâexemple les effets pervers de certains prĂ©ceptes de lâAncien Testament ou bien encore obliger ses lecteurs Ă Ă©tablir de nouveaux liens entre les Ăcritures et leur sociĂ©tĂ©. Ainsi, elle ne compare pas la prostituĂ©e Lizzie Leigh Ă Marie-Madeleine mais au fils prodigue, ce qui remet indirectement en cause le double standard des victoriens. Elle se sert donc de lâautoritĂ© que les textes bibliques reprĂ©sentaient aux yeux de ses contemporains pour les obliger Ă modifier leur perception du monde et Ă reconnaĂźtre les injustices qui peuvent rĂ©gner dans leur sociĂ©tĂ©. 22 âRuthâs heart was smitten, and she sank down, and down, till she was kneeling on the floor of the ... 23 âI have been thinking of evry holy word, every promise to the penitent â of the tenderness which l ... 24 âThe errors of my youth may be washed away by my tearsâit was once so when the gentle, blessed Chr ... 18 Le roman dans lequel elle se montre la plus rĂ©volutionnaire dans le choix de ses images et rĂ©fĂ©rences bibliques est probablement Ruth. Comme dans Lizzie Leigh », elle compare son hĂ©roĂŻne dĂ©chue au fils prodigue22 mais cette fois, elle ne renonce pas Ă faire rĂ©fĂ©rence Ă la figure de Marie-Madeleine. Le parallĂšle entre lâhĂ©roĂŻne Ă©ponyme et Marie-Madeleine apparaĂźt dĂšs lâouverture du roman avec la citation en exergue du poĂšme de Phineas Fletcher, puis la figure de la pĂ©cheresse est Ă©voquĂ©e par Benson Ă deux reprises23 ainsi que par lâhĂ©roĂŻne elle-mĂȘme24. Marie-Madeleine ne symbolise pas seulement les femmes dĂ©chues mais, de façon plus gĂ©nĂ©rale, les pĂ©cheurs repentis â et ce, quel que soit leur sexe â et Ruth semble si peu responsable de sa chute quâon serait tentĂ© de lâassocier plutĂŽt Ă cette derniĂšre symbolique. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Marie-Madeleine Ă©tait Ă©galement surnommĂ©e la bien-aimĂ©e du Seigneur et lâhommage que tous les paroissiens dâEccleston rendent Ă Ruth Ă sa mort renforce lâidĂ©e dâune association avec une vision positive de Marie-Madeleine plutĂŽt quâavec la figure de pĂ©cheresse. Cette vision reflĂšte dâailleurs une Ă©volution gĂ©nĂ©rale dans la littĂ©rature de lâĂ©poque puisque, dans Madonnas and Magdalens, Eric Trudgill souligne que 1853 â lâannĂ©e oĂč Ruth a Ă©tĂ© publiĂ© â est un tournant dĂ©cisif dans la reprĂ©sentation de cette figure biblique 25 Eric Trudgill, Madonnas and Magdalens. The Origins and Development of Victorian Sexual Attitudes, ... By 1853 she was establishing herself as a feminine archetype almost equal to the Madonna, almost equally motherly, pure and inspirational. From representing the antithesis of the Victoriansâ purity ideal the magdalen was fast becoming an essential constituant of it after the years as taboo she was quickly becoming totem25. 26 Voir Anna Jameson, Legends of the Madonna, London Longman, Green, 1867, xlviii. 27 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 110. 28 Ibidem, 134. 29 Ibid., 137. 19Le personnage de Ruth est un parfait exemple de cette idĂ©alisation puisquâelle incarne en rĂ©alitĂ© un syncrĂ©tisme des deux Marie, Marie-Madeleine et la Vierge Marie. Cette derniĂšre nâest jamais mentionnĂ©e explicitement dans le roman, mais il y est plusieurs fois fait rĂ©fĂ©rence de façon implicite. Le prĂ©nom de lâhĂ©roĂŻne renvoie Ă un des personnages bibliques de lâAncien Testament qui, selon Anna Jameson26, Ă©tait considĂ©rĂ©, dans la typologie victorienne, comme un des types de la Vierge parce quâelle avait donnĂ© naissance Ă Obed, le grand-pĂšre de David. Par ailleurs, le RĂ©vĂ©rend Benson utilise le terme dâavent27 pour dĂ©signer la future naissance de Leonard et, par la suite, le narrateur cite le vers 39 de On the Morning of Christâs Nativity » lorsquâil dĂ©crit cette naissance28 ; enfin, Leonard est dĂ©crit comme âher mysterious holy childâ29. Le fait de comparer ainsi Leonard au Christ suggĂšre nĂ©cessairement une comparaison implicite entre Ruth et la Vierge. 30 Ce chiffre symbolique apparaĂźt plusieurs fois dans le rĂ©cit Benson â qui, au dĂ©but du rĂ©cit, est ... 31 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 233. 20Gaskell ne se contente pas de faire de son hĂ©roĂŻne pĂ©cheresse une figure mariale purifiĂ©e par la naissance de son enfant, Ruth ne cesse de progresser sur la voie de la RĂ©demption jusquâĂ devenir non plus une simple pĂ©cheresse repentie mais une figure christique. Pure et naĂŻve au dĂ©but du roman, il lui fallait faire lâexpĂ©rience du pĂ©chĂ© afin dâaccĂ©der Ă une forme dâinnocence supĂ©rieure Ă cette innocence prĂ©lapsarienne. Câest Ă ce moment du rĂ©cit quâil lui faut de nouveau affronter la tentation en retrouvant son sĂ©ducteur. Les moments et les lieux oĂč se dĂ©roulent ces retrouvailles sont trĂšs symboliques. Lorsquâelle retourne Ă lâĂ©glise pour la premiĂšre fois aprĂšs lâavoir revu, câest un 25 septembre, date Ă laquelle on lit, pour la troisiĂšme fois de lâannĂ©e30, le vingt-sixiĂšme chapitre de lâĂvangile selon saint Matthieu. AprĂšs avoir endurĂ© une souffrance insoutenable, Ruth trouve finalement la paix en voyant une gargouille dont les traits expriment Ă la fois une souffrance infinie et une foi absolue âAnd when they prayed again, Ruthâs tongue was unloosened, and she could also pray, in His name who underwent the agony in the gardenâ31. 32 Ibidem, 243. 21Les chapitres 23 et 24 sont structurĂ©s autour de la parabole des deux maisons, construites sur le sable et le roc. Dans le premier de ces chapitres, lorsque Ruth revoit Bellingham pour la premiĂšre fois, le sable semble se dĂ©rober sous ses pieds ; le soir venu, lorsquâelle prie Dieu de la dĂ©livrer de la tentation, elle cite le passage des Psaumes qui compare Dieu Ă un roc Ps et, dans le chapitre suivant, lorsquâelle retrouve Bellingham, la rencontre a lieu sur le sable, Ă quelque distance des rochers. La parabole des deux maisons se trouve Ă la fois dans lâĂvangile selon saint Matthieu Mt et dans lâĂvangile selon saint Luc Lc Dans lâĂvangile selon saint Matthieu, la maison bĂątie sur le sable est dĂ©truite par un orage, or, un violent orage a lieu lors de la nuit qui suit les premiĂšres retrouvailles de Ruth et Bellingham, mais la maison de Ruth est bĂątie sur le roc et non sur le sable et cet orage ne lâanĂ©antira donc pas. Forte de sa foi en un Dieu quâelle perçoit comme son roc et sa forteresse, Ruth choisira dâaffronter son sĂ©ducteur sur la plage oĂč elle lâa revu pour la premiĂšre fois. Cette fois, le sable est dur32 et ne se dĂ©robe plus sous ses pieds et elle parviendra Ă trouver refuge auprĂšs des rochers qui ne lui semblent, dĂ©sormais, plus hors dâatteinte. 33 Des quatre Ăvangiles, câest celui auquel Elizabeth Gaskell fait le plus souvent rĂ©fĂ©rence dans Rut ... 22Dans lâĂvangile selon saint Luc33, ce nâest pas un orage mais un torrent en crue qui dĂ©truit la maison bĂątie sur le sable. Cette image peut sembler moins appropriĂ©e dans le passage qui nous intĂ©resse, nĂ©anmoins lâimage du torrent est bien prĂ©sente dans le roman ; en effet, dans le chapitre 8, lorsquâelle comprend que Bellingham lâa abandonnĂ©e, Ruth envisage de se jeter dans un torrent. Elle y puisera finalement de lâeau pour apaiser les souffrances de Benson, tombĂ© alors quâil tentait de la suivre pour la rĂ©conforter, mais le fait quâelle ait songĂ© Ă se noyer montre que les fondations sur lesquelles repose sa foi ne sont pas encore assez solides pour quâelle puisse, seule, prĂ©server sa vie et son Ăąme. Benson, qui lâa auparavant aidĂ©e Ă rejoindre la rive quand elle semblait prisonniĂšre des eaux, sera le guide spirituel qui lâaidera Ă affermir sa foi et bĂątir sa nouvelle maison sur le roc et non plus le sable. 23Lâutilisation de la parabole des deux maisons nâa en soi rien de dĂ©stabilisant ou provocateur mais Gaskell souligne ainsi implicitement la supĂ©rioritĂ© de la foi sur les conventions sociales puisque Ruth trouve refuge auprĂšs des rochers aprĂšs avoir refusĂ© dâĂ©pouser son sĂ©ducteur. Bellingham dĂ©crit ce mariage comme un moyen lĂ©gitime et sacrĂ© dâobtenir de grands avantages pour son fils et pour elle-mĂȘme mais son discours ne fait que rĂ©vĂ©ler lâusage pervers qui peut ĂȘtre fait du terme sacrĂ© et lâhypocrisie dâune sociĂ©tĂ© qui serait sans doute prĂȘte Ă accepter Ruth en son sein si elle Ă©pousait son riche et puissant sĂ©ducteur sans tenir compte de ses valeurs morales, alors quâelle sera rejetĂ©e quelque temps aprĂšs, une fois sa faute dĂ©couverte. Il ne fait aucun doute que Gaskell approuve le choix de son hĂ©roĂŻne et câest aprĂšs avoir ainsi prouvĂ© que sa maison Ă©tait bĂątie sur le roc que Ruth accĂšdera au statut de figure christique dans le roman. 24 AprĂšs avoir connu, comme le Christ, lâagonie de la tentation, Ruth commencera son chemin de croix, victime des persĂ©cutions des Pharisiens dâEccleston, et en particulier de Bradshaw qui incarne lâinflexibilitĂ© de la loi mosaĂŻque. Certains critiques littĂ©raires ont reprochĂ© Ă Gaskell de faire mourir son hĂ©roĂŻne Ă la fin du roman et de lui infliger ainsi le chĂątiment habituel des pĂ©cheresses repenties dans les romans victoriens, dont le destin se rĂ©sume le plus souvent Ă un exil ou une mort pieuse et pathĂ©tique. Cependant, la romanciĂšre ne semble pas envisager la mort de Ruth comme une punition pour son pĂ©chĂ© de jeunesse mais plutĂŽt comme un aboutissement. Lorsquâelle veille sur les victimes de lâĂ©pidĂ©mie Ă laquelle elle finira elle-mĂȘme par succomber, elle ne se contente pas dâapaiser leurs souffrances physiques mais semble Ă©galement avoir le pouvoir de guĂ©rir leur Ăąme 34 Ibid., 321. She did not talk much about religion; but those who noticed her knew that it was the unseen banner which she was following. The low-breathed sentences which she spoke into the ear of the sufferer and the dying carried them upwards to God34. 25En outre, la romanciĂšre prend explicitement la dĂ©fense de son hĂ©roĂŻne par lâintermĂ©diaire dâun de ses personnages 35 Ibid., 351. âSuch a one as her has never been a great sinner; nor does she do her work as a penance, but for the love of God, and of the blessed Jesus. She will be in the light of Godâs countenance when you and I will be standing afar off. I tell you, man, when my poor wench died, as no one would come near, her head lay at that hour on this womanâs sweet breast. I could fell you [âŠ] for calling that woman a great sinner. The blessing of them who were ready to perish is upon herâ35. 26Dans Victorian Types, Victorian Shadows, George P. Landow cite un passage des sermons de Henry Melville qui compare le rocher frappĂ© par MoĂŻse au Christ, qui ne pouvait devenir le Sauveur des hommes quâaprĂšs avoir Ă©tĂ© frappĂ© par la Loi et cette interprĂ©tation typologique nous permet dâenvisager les souffrances de Ruth et sa mort comme un sacrifice christique et non comme un chĂątiment. En effet, câest aprĂšs avoir subi le courroux de Mr. Bradshaw â incarnation de la Loi â que Ruth commence Ă Ă©tendre son influence bĂ©nĂ©fique Ă lâensemble de la communautĂ© et non plus seulement au cercle restreint quâelle frĂ©quentait auparavant. Lors de son enterrement, le RĂ©vĂ©rend Benson lit un passage de lâApocalypse qui reprend cette image de la fontaine dâeau, ainsi que celle des larmes versĂ©es par les pĂ©cheurs âFor the Lamb which is in the midst of the throne shall feed them, and shall lead them unto living fountains of waters, and God shall wipe away all tears from their eyes.âEt lorsque Mr. Bradshaw rencontre Leonard sur la tombe de Ruth, il ne peut retenir ses propres larmes ; le Pharisien devient alors pĂ©cheur repenti et se rend chez les Benson avec qui il sâĂ©tait brouillĂ© lorsquâil avait appris que Ruth nâĂ©tait pas une veuve respectable mais une femme dĂ©chue. Le poĂšme en exergue annonçait les larmes de Ruth et le roman se conclut sur les larmes de Bradshaw, converti par la mort de la jeune femme Ă la CharitĂ© chrĂ©tienne. Nous assistons donc ainsi Ă un parfait retournement de situation au cours du roman, Ruth, qui est souvent associĂ©e au monde pastoral â et donc, dans une certaine mesure, au Paradis terrestre â a, comme Ăve, connu la Chute, devenant ainsi Marie-Madeleine avant de se transformer en Marie, la nouvelle Ăve et, finalement en Christ, le RĂ©dempteur qui a sacrifiĂ© sa vie pour sauver les hommes du pĂ©chĂ© originel, tandis que Bradshaw, qui se croyait le gardien des valeurs chrĂ©tiennes et voulait chasser la pĂ©cheresse de la communautĂ© des Ălus, sera, par ses larmes associĂ© Ă la figure de Marie-Madeleine, symbole des pĂ©cheurs repentis. 36 Voir Ruth Watt, Gender, Power and the Unitarians in England, 1760-1860, London and New York Longm ... 27FascinĂ©s par la typologie biblique, les Victoriens ne se contentaient pas dâaccepter le principe de réécriture des textes sacrĂ©s au sein de la Bible elle-mĂȘme, ils appliquaient sans hĂ©siter les symboles typologiques Ă la littĂ©rature profane ; on pourrait ainsi dire que lâĆuvre dâauteurs comme Elizabeth Gaskell visait Ă concilier Ă©criture et Ăcritures puisque celles-ci sont trĂšs prĂ©sentes dans son Ćuvre, que ce soit sous la forme de citations, dâallusions implicites, dâinfluence stylistique ou de réécriture. Lâutilisation que fait la romanciĂšre des textes bibliques pouvait ne pas toujours sembler trĂšs orthodoxe Ă ses contemporains mais cela sâexplique sans doute par son Ă©ducation unitarienne. En effet, ces derniers ne croyaient pas Ă la valeur littĂ©rale des textes bibliques et on peut imaginer que le fait de sâintĂ©resser essentiellement Ă la valeur symbolique de ces textes permettait Ă Gaskell de se sentir plus libre dans la façon dont elle choisissait dâutiliser ces symboles pour transmettre sa vision du christianisme Ă ses lecteurs. En outre, comme leur nom lâindique, les unitariens ne croyaient pas en la TrinitĂ© ; pour eux, le Christ Ă©tait un homme, de sorte quâil leur Ă©tait plus facile dâenvisager que des ĂȘtres humains â ou des personnages de fiction â puissent sâefforcer dâimiter la perfection christique et, comme ils ne croyaient pas davantage au pĂ©chĂ© originel36, ils ne considĂ©raient pas les femmes comme plus coupables ou plus faibles que les hommes, ce qui explique sans doute que Gaskell nâait pas hĂ©sitĂ© Ă faire de plusieurs de ses personnages fĂ©minins des figures christiques. Top of page Bibliography ANONYME, âThe Hard Church Novelâ The National Review, vol. III, July and October 1856, 127-46. ANONYME, âReligious Storiesâ, Frazerâs Magazine vol. XXXIII, August 1846, 150-66. ANONYME, âLow Church Novels and Tendenciesâ, The Christian Remembrancer, vol. VI, July-December 1843, 518-38. BUNYAN John, The Pilgrimâs Progress, Oxford The Worldâs Classics OUP, 1998. 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III, July and October 1856, 131. 3 Voir par exemple, Coelebs in Search of a Wife 1808 de Hannah More ou The Velvet Cushion 1814 du RĂ©vĂ©rend J. W. Cunningham. 4 Aussi, lâauteur de âReligious Storiesâ souligne-t-il le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant jouĂ© par les femmes dans le dĂ©veloppement de ce nouveau genre littĂ©raire, ce dont il semble dâailleurs se fĂ©liciter âFor ladies who are disposed to mingle in religious controversy the story-book seems a very appropriate medium; and of the literature which we are now surveying, a large portionâwe may add, the best portionâhas been contributed by female writersâ âReligious Storiesâ, Frazerâs Magazine vol. XXXIII, August 1846, 151. Dans son article intitulĂ© âSilly Novels by Lady Novelistsâ, George Eliot note Ă©galement lâabondance de fiction religieuse due Ă une plume feminine, mais elle nâest, en revanche, guĂšre convaincue du talent de ces prĂ©dicateurs en jupons âThe most pitiable of all silly novels by lady novelists are what we may call the oracular speciesânovels intended to expound the writerâs religious, philosophical, or moral theories. . . . as a general rule, the ability of a lady novelist to describe actual life and her fellow-men is in inverse proportion to her confident eloquence about God and the other world, and that means by which she chooses to conduct you to true ideas of the invisible is a totally false picture of the visibleâ, George Eliot, âSilly Novels by Lady Novelistsâ, inSelected Essays, Poems and Other Writings, Harmondsworth Penguin Classics, 1990, 148-149. 5 On leur reprochait souvent de ne pas ĂȘtre de vĂ©ritables chrĂ©tiens, comme le souligne William Gaskell dans âStrong Points of Unitarian Christianityâ, âin one respect at least we resemble the first disciplesâweare a sect everywhere spoken againstâ.â Il reprend ici les propos de Joseph Priestley qui faisait allusion Ă lâintolĂ©rance dont Ă©taient victimes les premiers chrĂ©tiens Actes 6 Voir, par exemple, lâarticle âLow-Church Novels and Tendenciesâ, dont lâauteur constate la mĂ©diocritĂ© de la plupart des romans religieux Ă©vangĂ©liques et tractariens âIts faults of structure, the one-sidedness of the arguments, and their very unreal character, as details of what never was, or could be conceivably, said in the defence or attack of certain theological viewsâthe undramatic and slender texture of the plot, are venial faults, in which perhpas it is hardly worse than many similar fictions on the other side of the disputeâ âLow Church Novels and Tendenciesâ, The Christian Remembrancer, vol. VI, July-December 1843, 521-522. Non content de considĂ©rer ces imperfections littĂ©raires comme de simples peccadilles, il va mĂȘme jusquâĂ voir en elles un gage de la valeur spirituelle de ces Ćuvres car, Ă ses yeux, leur influence morale est inversement proportionnelle Ă lâintĂ©rĂȘt que les personnages et lâintrigue peuvent susciter chez leurs lecteurs. Si on pouvait ĂȘtre tentĂ© dâattribuer la sĂ©vĂ©ritĂ© du jugement que George Eliot porte sur ces romans Ă son apostasie, lâattitude de lâauteur de âLow-Church Novels and Tendenciesâ â dont les convictions religieuses ne font aucun doute â confirme donc le bien-fondĂ© des critiques de la romanciĂšre. 7 On trouve deux rĂ©fĂ©rences Ă ce texte, publiĂ© dans le Sunday Penny School Magazine en 1852, dans la correspondance de Gaskell âBessyâs troublesâ rather good for nothingâ,Elizabeth Gaskell, The Letters of Mrs Gaskell, Manchester Mandolin, 1997, 365. âThe children who like Bessyâs Troubles are great geese, & no judges at all, which children generally are, for it is complete rubbish I am sorry to sayâ, ibidem, 854. 8 Voir par exemple sa confĂ©rence sur le hĂ©ros en tant quâhomme de lettre âthe Hero as Man of Letters will be found discharging a function for us which is ever honourable, ever the highest . . . Intrinsically it is the same function which the old generations named a man Prophet, Priest, Divinity for doingâ Thomas Carlyle, On Heroes, Hero-Worship and the Heroic in History, Lincoln/London University of Nebraska Press, 1966, 155-156. 9 Voir son autobiographie âThe writer of stories must please or he will be nothing. And he must teach whether he wishes to teach or no. How shall he teach lessons of virtue and at the same time make himself a delight to his readers? That sermons are not in themselves often thought to be agreeable we all know. Nor are disquisitions on moral philosophy supposed to be pleasant light reading for our idle hours. But the novelist, if he have a conscience, must preach his sermons with the same purpose as the clergyman, and must have his own system of ethicsâ Anthony Trollope, An Autobiography, Harmondsworth Penguin Classics, 1996, 143. 10 Elizabeth Gaskell ne fait que peu de rĂ©fĂ©rences Ă son propre travail de romanciĂšre dans sa correspondance mais il semble cohĂ©rent dâappliquer certains de ses commentaires sur la vocation de Charlotte BrontĂ« Ă son propre cas âa womanâs principal work in life is hardly left to her own choice; nor can she drop the domestic charges devolving on her as an individual, for the exercise of the most splendid talents that were ever bestowed. And yet she must not shrink from the extra responsibility implied by the very fact of her possessing such talents. She must not hide her gift in a napkin; it was meant for the use and service of others. In an humble and faithful spirit must she labour to do what is not impossible, or God would not have set her to do itâ Elizabeth Gaskell, The Life of Charlotte BrontĂ«, London Everyman, 1997, 257-258. 11 Voir, par exemple, le passage qui concerne la mort des parents de Ruth âGod in His mercy knew the sure baulm, and sent the Beautiful Messenger to take the weary one homeâ Elizabeth Gaskell, Ruth, Harmondsworth Penguin Classics, 1997, 34. 12 John Bunyan, The Pilgrimâs Progress, Oxford The Worldâs Classics OUP, 1998, 134. 13 âThe poor old labourer prayed long and earnestly that night for Ruth. He called it wrestling for her soulâ; and I think that his prayers were heard, for God judgeth not as man judgethââ Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit,45. Ses priĂšres peuvent sembler inefficaces aux yeux des hommes puisque, quelques heures plus tard, Ruth sera sĂ©duite par Bellingham, mais le roman est consacrĂ© Ă sa rĂ©demption et le salut de son Ăąme ne fait aucun doute dans les derniĂšres pages, de sorte quâon peut affirmer, sans hĂ©sitation, que les priĂšres de Thomas ont bien Ă©tĂ© entendues. 14 Elizabeth Gaskell, ADark Nightâs Work and Other Stories, Oxford The Worldâs Classics OUP, 1992, 188. 15 Elizabeth Gaskell, North and South, Harmondsworth Penguin Classics, 1986, 291. 16 Voir Michael Wheeler, âElizabeth Gaskell and Unitarianismâ, Durham University Journal 68, 37, June 1976. 17 Elizabeth Gaskell, North and South, op. cit., 202. 18 Elizabeth Gaskell, My Lady Ludlow and Other Stories, Oxford The Worldâs Classics, 1989, 30. 19 Ainsi, elle ne rejette pas seulement la parabole du riche et de Lazare mais Ă©galement les passages qui dĂ©crivent lâattitude du Christ lorsquâil renie ses liens de parentĂ© avec sa mĂšre et ses frĂšres Mt ; Mc ; Lc âThat text always jarred against me, that who is my mother and my brethrenââ Elizabeth Gaskell, The Letters of Mrs Gaskell, op. cit., 319. 20 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 169. 21 Michael Wheeler, âElizabeth Gaskell and Unitarianismâ, op. cit., 157. 22 âRuthâs heart was smitten, and she sank down, and down, till she was kneeling on the floor of the pew, and speaking to god in th spirit if not in the words of the Prodigal Sonâ Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 129. 23 âI have been thinking of evry holy word, every promise to the penitent â of the tenderness which led the Magdalena rightâ ibidem, 100. âNow I wish God would give me the power to speak out convincingly what I believe to be His truth, that not every woman who has fallen is depraved; that manyâhow many the Great Judgement Day will reveal to those who have shaken off the poor, sore, penitent hearts on earthâmany, many crave and hunger after a chance of virtueâthe help which no man gives to themâthat gentle, tender help which Jesus gave once to Mary Magadalenâ ibid., 288. 24 âThe errors of my youth may be washed away by my tearsâit was once so when the gentle, blessed Christ was on earthâ ibid., 288. 25 Eric Trudgill, Madonnas and Magdalens. The Origins and Development of Victorian Sexual Attitudes, London Heinemann, 1976, 289. 26 Voir Anna Jameson, Legends of the Madonna, London Longman, Green, 1867, xlviii. 27 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 110. 28 Ibidem, 134. 29 Ibid., 137. 30 Ce chiffre symbolique apparaĂźt plusieurs fois dans le rĂ©cit Benson â qui, au dĂ©but du rĂ©cit, est Ă©galement associĂ© Ă la figure christique â loge pour la troisiĂšme fois chez Mrs. Hugues lorsquâil rencontre Ruth et il veille sur cette derniĂšre pendant trois jours avant lâarrivĂ©e de sa sĆur. Ruth travaille chez Bradshaw pendant trois ans avant que ce dernier ne dĂ©couvre sa faute et la chasse. Enfin, lâhĂ©roĂŻne meurt au troisiĂšme jour de sa maladie et Mr. Donne alias Bellingham se rend Ă son chevet trois jours aprĂšs sa mort. 31 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 233. 32 Ibidem, 243. 33 Des quatre Ăvangiles, câest celui auquel Elizabeth Gaskell fait le plus souvent rĂ©fĂ©rence dans Ruth. 34 Ibid., 321. 35 Ibid., 351. 36 Voir Ruth Watt, Gender, Power and the Unitarians in England, 1760-1860, London and New York Longman, of page References Bibliographical reference Benjamine Toussaint-Thiriet, âCar la Lettre tue mais lâEsprit vivifie une relecture des textes bibliques selon Elizabeth Gaskellâ, Revue LISA/LISA e-journal, Vol. V - n°4 2007, 154-169. Electronic reference Benjamine Toussaint-Thiriet, âCar la Lettre tue mais lâEsprit vivifie une relecture des textes bibliques selon Elizabeth Gaskellâ, Revue LISA/LISA e-journal [Online], Vol. V - n°4 2007, Online since 08 October 2009, connection on 27 August 2022. URL DOI of page
HectorineDuclos | La foi que Dieu aime : Ecouter. Commentaires. 3 Imprimer. J'aime! 0 Partager! Mis en ligne le : 16-07-2008 . Source :
ï»żCe nâest pas Ă dire que nous soyons par nous-mĂȘmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mĂȘmes. Notre capacitĂ©, au contraire, vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables dâĂȘtre ministres dâune nouvelle alliance, non de la lettre, mais de lâEsprit ; car la lettre tue, mais lâEsprit vivifie. » 2 Corinthiens 3, lettre tue mais l'Esprit vivifie â nous vivifie !Nous avons reçu un exemple magnifique de JĂ©sus. Il est Ă©crit en Jean 8, 1-12 Ă propos de la femme qui avait Ă©tĂ© prise en flagrant dĂ©lit dâadultĂšre, et selon la loi, il fallait quâelle soit lapidĂ©e. Il fallait quâelle soit mise Ă mort. Les Pharisiens Ă©taient sur le point de la lapider â chose que MoĂŻse leur avait ordonnĂ© de faire. Mais JĂ©sus sâest baissĂ© et a Ă©crit avec le doigt sur la terre. Il a probablement Ă©crit ce qui est Ă©crit dans le livre de la Loi Tu ne convoiteras pas. » Lorsque les Pharisiens ont vu cela, ils se sont tous retirĂ©s un Ă un, le plus ĂągĂ© en premier. Contrairement aux autres commandements, la convoitise est un pĂ©chĂ© cachĂ© Ă lâintĂ©rieur. Puisque la convoitise Ă©tait cachĂ©e, personne ne pouvait y rĂ©sister. Ils se sont donc tous sentis coupables. Personne nâarrivait Ă respecter cette dit alors Ă la femme Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pĂšche plus. » Câest lĂ lâĂ©vangile de la nouvelle alliance nous pouvons recevoir le pardon pour nos pĂ©chĂ©s et nous ne sommes pas condamnĂ©s Ă continuer de pĂ©cher comme des pĂ©cheurs dit Ne pĂšche plus ! » Il nous donne la force par le Saint-Esprit afin que le pĂ©chĂ© cesse et que le pĂ©cheur puisse continuer de vivre et de se dĂ©velopper. Câest bien mieux que lorsque le pĂ©cheur est mis Ă mort. Dans lâancienne alliance, il est clair que les hommes craignaient de pĂ©cher car il y avait une condamnation Ă mort pour ceux qui ne respectaient pas la loi. Mais JĂ©sus a apportĂ© quelque chose de bien mieux. Les hommes peuvent maintenant sortir du pĂ©chĂ© et vivre une vie meilleure, une toute nouvelle vie en lettre tue mais l'Esprit vivifie â au sein de notre ministĂšrePaul Ă©tait un pharisien, un homme trĂšs capable et douĂ©. Il connaissait certainement toutes les punitions qui sâappliquaient Ă chaque infraction que les hommes commettaient. Mais il ne connaissait pas les secrets de lâhomme, les choses cachĂ©es, les raisons pour lesquelles ils faisaient ce quâils faisaient. Le ministĂšre de la lettre peut ĂȘtre trĂšs destructeur lorsque nous travaillons avec dâautres personnes. Câest pourquoi il est fondamental de recevoir un sens exercĂ© pour Ă©couter et obĂ©ir Ă la voix de lâ Ă©tait dans la faiblesse et dans la crainte. Il dit aux Corinthiens quâil nâĂ©tait pas venu avec un discours persuasif de la sagesse, mais avec une dĂ©monstration de lâEsprit et de la puissance. 1 Corinthiens 2, 3-5 Ce quâil craignait, câĂ©tait que tout ce quâil avait appris aux pieds de Gamaliel allait lâinfluencer de sorte quâil ne soit pas libre de servir Dieu selon lâEsprit. Il avait donc besoin dâune rĂ©vĂ©lation de lâEsprit. Seul lâEsprit pouvait lui rĂ©vĂ©ler ces choses cachĂ©es. Câest pourquoi il est venu dans la faiblesse, la crainte et avec de grands tremblements. Il ne pouvait rien faire de lui-mĂȘme. Car dorĂ©navant, il ne sâagissait plus seulement de savoir quelle Ă©tait la punition, mais dâamener les hommes Ă une vie EsaĂŻe, Dieu dit Ma nation, prĂȘte-moi lâoreille. » Nous avons besoin dâapprendre Ă discerner ce que Dieu veut, Ă discerner sa bonne volontĂ© ; nous devons lui prĂȘter lâoreille, et pĂ©nĂ©trer dans ses pensĂ©es, parce que les cieux sont Ă©levĂ©s au-dessus de la terre, et que ses pensĂ©es sont plus Ă©levĂ©es que nos pensĂ©es. EsaĂŻe 55, 8-9 Nous devons ĂȘtre circoncis Ă lâĂ©gard de toutes les choses de cette terre. Alors nos pensĂ©es doivent se tourner vers autre chose, elles sâĂ©lĂšvent vers le ciel et nous sommes Ă©levĂ©s avec Christ, et assis dans les lieux cĂ©lestes. Nous accĂ©dons alors aux pensĂ©es de Dieu par lâEsprit de rĂ©vĂ©lation, et nous commençons Ă entendre la voix de lâ est Ă©crit plus loin en 2 Corinthiens 3, 17 Or, le Seigneur, câest lâEsprit ; et lĂ oĂč est lâEsprit du Seigneur, lĂ est la libertĂ©. » Il nây a pas de libertĂ© pour nâimporte quoi, mais il y a la libertĂ© dâĂȘtre transformĂ© Ă lâimage de JĂ©sus. Câest lĂ la libertĂ© que nous pouvons obtenir. Ce nâest pas une fausse libertĂ©, mais câest la vraie libertĂ© lorsque nous sommes transformĂ©s de gloire en gloire. 2 Corinthiens 3, 18Cet article se fonde sur un discours de KĂ„re Smith du 28 mai 2019.
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